OCTOPUS
Dans le morceau que j’écoute, il y a un sample qui donne le ton a tout le reste. Cet échantillon de son c’est une voix.

Ca s’entend que c’est un vieil enregistrement et c’est pas ma langue maternelle donc je ne la comprends pas mais ça ressemble un peu à une langue que j’entendais avant du coup ça me rappelle des souvenirs mais lointain et un peu effacés.
Je trouve ça cool de continuer à faire vivre des voix de personnes qui ne sont plus là et qui ne savent sûrement pas qu’elles sont encore ici, sous cette forme.

Parce que le sample, ici ou dans d’autres morceaux,ou juste dans cette manière de produire ça crée une recontextualisation de ces échantillons sonores, un peu comme une actualisation des oeuvres passées restituées sous forme de fragments.
C’est comme par exemple un objet qu’on a eu pendant notre enfance, très longtemps. Qu’on a regardé et utilisé beaucoup puis les années passant qu’on a oublié puis perdu.

Lorsqu’un jour en allant quelque part on le revoit chez quelqu’un d’autre et là :



Enfin bon j’ai revu mes souvenirs à travers cet objet qui n’était plus le mien mais qui l’avait été, c’était le même exactement les mêmes motifs et les mêmes couleurs sauf qu’il était pas installé dans une chambre et qu’il était pas utilisé de la même manière.
En fait ça reste la même lampe mais pas la même utilisation.

Et bah le sample ici dans ce morceau c’est un peu ça, c’est comme un truc que j’ai connu il y a longtemps que j’ai perdu et qui revient à moi un peu par magie, avec beaucoup de hasard et sous un autre angle avec une réinterprétation de l’original.

En fait comme l’échantillon est décontextualisé de sa production originelle il intègre une dimension référentielle, la trace de ce qu’il fut au moment ou il a été crée et le signe de ce qu’il continue de transmettre après.